Le crowdfunding immobilier se lance dans le tertiaire

Littéralement « financement participatif », le crowdfunding a depuis quelques années ouvert de nouveaux champs d’investissement aux investisseurs non-institutionnels, notamment aux particuliers. D’abord ouvert au financement d’artistes ou de start-ups, les plateformes internet de crowdfunding l’ouvrent désormais à l’immobilier, y compris l’immobilier d’entreprise, avec un certain succès.

Le secteur est même particulièrement en expansion (investissements multipliés par 2,5 entre 2014 et 2015*). Depuis le 1er octobre 2014, les plateformes de financement participatif doivent être immatriculées en tant que « Conseiller en Investissement Participatif » (CIP) à l’ORIAS. Cela les place sous la responsabilité de l’Autorité des Marchés Financiers.

Les co-financeurs interviennent ainsi en général en complément des fonds propres des promoteurs eux-mêmes, qui comptent sur le fort effet de levier de la promotion immobilière en termes d’emprunts. Concrètement, ils investissent en souscrivant des actions ou obligations émises par des sociétés qui, une fois l’opération réalisée, remboursent les fonds avec intérêts si le programme a rencontré le succès attendu. Attention, comme tout investissement, le crowdfunding immobilier n’est pas sans risque. Si la rentabilité est au rendez-vous dans le cadre de chantiers dont les coûts comme les délais sont contenus dans le périmètre de départ et qui trouvent preneurs rapidement, elle peut être dégradée par des délais de commercialisation allongés ou des coûts de construction alourdis. Comme toujours, il faut mesurer le risque.

Les principaux acteurs :

Acteur historique de l’equity crowdfunding français créé en 2012, Anaxago s’est spécialisé dans l’immobilier en 2014. Avec son comité de sélection constitué de professionnels de l’immobilier, la plateforme étudie minutieusement chaque projet immobilier candidat pour ne proposer à ses investisseurs que les opérations au risque le plus contenu. Au final, elle affiche des TRI annuels allant de 8% à 12% bruts sur des périodes oscillant entre 12 et 36 mois. Le ticket d’entrée est fixé à 1.000€.

Autre plateforme généraliste spécialisée dans le financement de la promotion immobilière, WiSEED propose un modèle d’investissement légèrement différent en privilégiant l’achat d’obligations. Un système paradoxalement plus risqué en cas de faillite de l’opérateur, mais accessible pour un montant minimum plus accessible (à partir de 100€).

Crowdfundingimmo.fr affiche également des taux de rentabilité entre 7 et 12%, et revendique sa spécialisation dans la promotion immobilière. Créé en 2014, il propose un ticket d’entrée plus élevé (2 000 €) et propose plus d’immobilier résidentiel que de bureaux.

Lymo valorise de son côté sa spécificité : le groupe Lymo contrôle à 100% ou en majorité les projets présentés sur Lymo.fr via sa filiale de promotion immobilière. Le site affiche un objectif de rendement annuel de 10%. Le ticket d’entrée est à 1 000 €.

Le crowdfunding appliqué à l’immobilier d’entreprise redessine les contours du financement du patrimoine immobilier de bureau et de commerces tout autant que le coworking et les nouveaux espaces de travail en réinventent l’usage et la pratique. Plus que jamais, l’immobilier d’entreprise est en mouvement.

* "Real Estate Crowdfunding Set to Be $2.5 Billion Industry in 2015, Finds Crowdfunding Research Firm Massolution", sur Marketwire (20 décembre 2015)

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