Difficile de définir précisément ce qu’est l’ubérisation. Issu du nom de la célèbre plateforme de chauffeurs Uber, ce concept désigne un phénomène de grande ampleur : la réduction des coûts tant pour l’entreprise que -surtout- pour le consommateur final, par le recours à des indépendants pour assurer des prestations d’ordinaire assurées par des salariés. Après le taxi, l’hôtellerie, la location de voiture, la création graphique… quid de la transaction immobilière ?
Selon le cabinet Deloitte, qui qualifie le phénomène d’ubérisation d’ « économie de la demande », cette économie pèsera 100 milliards de dollars d’ici 3 ans. Véritable effet d’aubaine vu du consommateur, c’est cependant une vraie révolution du côté de l’organisation du travail. L’univers de l’immobilier, déjà fortement rémunéré à la commission, pourrait-il y venir ?
En tous cas, il est mûr. 3 principales raisons à cela :
• Maturité technologique : les apports des nouvelles technologies permettent aujourd’hui d’imaginer des agents immobiliers regroupés comme « affiliés » à une entreprise « uberisatrice » (ainsi que le sont BlaBlaCar, Airbnb, etc.) qui fournirait le support d’organisation et de technologie leur permettant de faire leur métier en toute indépendance,
• Maturité de la demande : comme souvent dans les activités de conseil, la performance est inégale et dépend de la compétence des hommes. Même le recours à une franchise n’est pas une garantie de service à 100%. Cette performance inégale, les critiques dont les acteurs du marché font l’objet, enjoint les donneurs d’ordre à se laisser tenter par de nouvelles expériences,
• Maturité du marché : enfin car c’est un secteur, pris dans sa globalité (résidentiel et commercial) tout à fait idéal pour la désintermédiation.
Dans le domaine de l’immobilier d'entreprise, si les différents acteurs du marché doivent rester vigilants, le secteur demeure moins facile d’accès que son corolaire destiné aux particuliers, l’immobilier résidentiel. La part de connaissances juridiques et réglementaires, mais aussi le temps passé à comprendre le besoin, forcément plus complexe et multiforme d’une entreprise vs d’une famille, laissent encore de la force à l’argument de la compétence et de la connaissance.
Conseil, presque « coach », un conseil en immobilier d'entreprise doit à la fois avoir le sens du commerce, du contact, des connaissances juridiques pointues, l’œil pour l’aménagement et les perspectives de développement, et enfin la patience pour identifier le produit correspondant à une demande bien plus complexe et plurielle que celle du résidentiel. Il demeure un partenaire indispensable.
En revanche, il est clair que les innovations technologiques ( géolocalisation, données de marché, évaluation de prix et de rentabilité, etc. ) donnent aujourd’hui une indépendance gratuite au client final entreprise qui le rend d’autant plus exigent lorsqu’il a recours à un agent immobilier spécialisé. Celui-ci doit savoir au moins tout ce que le client sait déjà, plus ce que la technologie ne lui permet pas de savoir sans y consacrer un temps qu’il n’a pas… heureusement.
Autrement dit, si l'ubérisation de l’immobilier d'entreprise et de ses acteurs semble pour le moment encore assez lointaine, les professionnels du secteur doivent s’adapter en renforçant leur valeur ajoutée en matière de conseil et d’accompagnement sur la durée, en véritable partenaire immobilier.
Acteur de ce mouvement, BureauxLocaux.com développe des outils permettant aux entreprises à la recherche de locaux d'identifier les professionnels qui leur correspondent avec son annuaire des conseils en immobilier d'entreprise. Un véritable partenariat de compétence loin de l’ubérisation.